Commode par Pierre Garnier
La commode, de forme rigoureusement parallélépipédique, repose sur quatre pieds fuselés et cannelés, ponctués de chapiteaux moulurés de bronze, et terminés de sabots circulaires à bandeaux amatis. Elle ouvre en façade au moyen de trois tiroirs : deux grands tiroirs sans traverse, et un tiroir de ceinture, plus étroit, souligné d’une traverse moulurée en acajou structurant également les petits côtés du meuble. Le dessin général alterne surfaces planes et pilastres en léger ressaut disposés aux angles.
La volonté manifeste de l’ébéniste de mettre l’accent sur la préciosité de l’acajou souligne toute l’importance accordée à cette essence de bois sous Louis XVI. Les ornements de bronze ne sont employés ici qu’à titre presque exclusivement fonctionnel : entrées de serrures, poignées de tirage, chutes et cul-de-lampe. Les poignées de tirage à cassolettes fumantes, réminiscence du goût grec en vogue dès les années 1760, apportent toute sa singularité au meuble que ‘couronne’ un plateau de marbre brèche d’Alep à bordure moulurée.