La Prudence, l’Aristocratie, l’Eloquence et la Gloire des Princes
D’un goût sophistiqué et érudit, ces quatre allégories féminines furent exposées à Paris, au musée des Arts décoratifs, à l’occasion de la célèbre exposition Louis XIV, faste et décors, en 1960.
Vêtues à l’antique d’une fine tunique transparente abondamment plissée recouverte d’un manteau, quatre femmes, debout au canon physique classique, avancent un pied, dans une attitude noble savamment soulignée par un léger contrapposto. Leurs coiffures raffinées sont ornées de diadèmes, de couronnes ou de perles répondant aux attributs qui les distinguent et les identifient.
Les fontes sont soignées, le rendu des matières savamment contrasté par l’emploi du ciselet à mat pour les tuniques, les détails sont subtils. Ces statuettes ont été fondues à la cire perdue, en une pièce, solidairement de leur base carrée. Les fontes sont vides, la patine noire et dense.
L’Iconologia de Cesare Ripa, parue en Italie en 1593, largement diffusée et traduite en français en 1644 nous permet de proposer une identification : La Gloire des Princes, portant une pyramide, La Prudence, un serpent enroulé autour de son bras, L’Aristocratie, s’appuie sur un faisceau surmonté d’une bourse de pièces, et L’Éloquence, fixe ses deux mains, semblant compter sur ses doigts comme pour argumenter. Les quatre jeunes femmes formerait ainsi une tétrade qui parait être complète, célébrant les vertus d’un important homme de pouvoir, sans doute leur commanditaire.