Les ruines du nymphée de Bramante à Genazzano
Ardent défenseur d’un classicisme pictural hérité des maîtres de l’âge d’or de la peinture danoise, Janus La Cour s’affirme comme l’un des principaux peintre paysagiste danois de la seconde partie du XIXe siècle. Élève à l’académie des beaux-arts de Copenhague, il suit l’enseignement de Peter Christian Skovgaard. En 1868, à l’instar des maîtres de la génération précédente, tel Eckersberg, Købke, Rørbye ou encore Hansen, Janus La Cour répond à l’appel du voyage et de la découverte et part pour l’Italie.
Réalisé en 1870, à la fin de son premier voyage italien, notre tableau, exécuté sur le motif, représente les vestiges du Nymphée de Bramante. Située dans le Latium romain, le projet est commandé au tout début du XVIe siècle au célèbre architecte par la famille Colonna. L’œuvre architecturale ne sera jamais terminée, et les ruines sont toujours visibles aux abords de la commune de Genazzano.
D’une grande spontanéité, notre tableau, qui s’apparente à une esquisse très aboutie, démontre toute la virtuosité de La Cour lorsqu’il s’agit de capter textures et lumière. Toujours chez La Cour, le paysage est vierge de présence humaine, et le temps semble suspendu. Le sujet de notre tableau traduit l’admiration du peintre pour l’antiquité, la renaissance, le classicisme, à une période où apparaissent des bouleversements picturaux, La Cour affirme ici son attachement à la tradition. Fidèle à l’enseignement de ses maîtres, il compose ses paysages à la recherche d’un cadrage original, si cher aux génies de l’âge d’or de la peinture Danoise. Par cet intense nature luxuriante, et cette ruine qui semble s’en échapper La Cour invite le spectateur, tel Hubert Robert au XVIIIe, à un instant contemplatif, nous questionnant sur notre propre existence devant ce qui Diderot qualifiait de « poétique des ruines ».