Portrait présumé du marquis Altoviti en Adonis
Artiste reconnu pour ses fresques, Baldassarre Franceschini dit Il Volterrano est sans aucun doute le peintre florentin le plus important du XVIIe siècle. Il s’est également illustré à de rares occasions comme brillant portraitiste. Notre tableau, redécouverte inédite, en est un merveilleux exemple.
Parmi les quelques portraits de la main d’Il Volterrano citons celui de Giancarlo De’ Medici conservé à la Galerie Palatine ; mais surtout celui du Marquis Luigi Alberto Altoviti représenté en Hylas, dont notre tableau, extrêmement proche, peut être considéré comme une autre version. En effet Franceschini reprend les mêmes caractéristiques, l’homme est représenté à mi-corps, le visage tourné vers le spectateur, les épaules dévoilées, le vêtement bleu souple et aérien, et les cheveux blonds dorés par une délicate lumière.
Le jeune homme dépeint dans notre tableau, est vraisemblablement le même que celui de la version de New York. Notons qu’il existe également dans le commerce de l’art à Londres une troisième version avec quelques variantes où le marquis est représenté en Ganymède. La présence du chien, suggère pour notre version que le modèle choisit d’être dépeint sous les traits d’Adonis.
« Le style de l’œuvre est caractéristique de Baldassare Franceschini qui célèbre une beauté idéalisée à l’antique d’une remarquable sensualité – à l’instar de Francesco Furini – particulièrement appréciée et demandée par les mécènes florentins cultivés, qui fréquentaient, comme Volterrano, les différents cercles intellectuels gravitant autour de la cour de Florence. La peinture épaisse et rapidement appliquée suggère que la toile a été réalisé à la fin des années 1650, lorsque Volterrano travaillait encore à la coupole de la chapelle Niccolini de l’église Santa Croce de Florence, célébrée par les sources anciennes et la littérature moderne comme le chef-d’œuvre du peintre. Il s’agit d’une phase cruciale dans la carrière de Volterrano : il s’appuie sur l’expérience acquise lors de ses voyages en Émilie (1651) et à Rome (1653) pour créer un langage original dans lequel de nombreuses influences stylistiques différentes (Correggio, Reni, Cortona, Bernini) sont synthétisées et retravaillées. »
L’attribution à Baldassare Franceschini, il Volterrano, a été confirmé par Madame Francesca Baldassari en septembre 2020.